dimanche 28 juillet 2013

Rose trémière, passerose / Malvarrosa



La rose trémière se compose de superbes fleurs le long de très hautes hampes (souvent plus de 2m) avec des couleurs lumineuses. Les roses trémières simples sont de hautes tiges le plus souvent roses ou blanches. On en trouve beaucoup dans le Sud-Ouest de la France (ainsi autour des maisons basses et blanches de l'île de Ré qu'elles contribuent à éclairer). Les roses trémières doubles  forment des touffes légèrement pyramidales, de couleurs souvent vives et somptueuses, jaune vif, rouge pourpre.



La rose trémière (alcea rosea) est de la famille des malvacées, et cousine directe de l'althea, arbuste aux fleurs violettes, roses ou blanches. Comme la mauve dont on faisait la pâte de guimauve, elle pourrait apaiser les gorges irritées.

Son nom est la transformation de "rose d'outremer, car elle est venue d'Orient au Moyen-Âge. On l'appelle aussi passerose, celle qui "surpasse" la rose en beauté.

Cette fleur a inspiré les poètes sous ses deux noms.

La "passerose" a ainsi ses lettres de noblesses, elle figure dans une chanson d'amour médiévale, anonyme, mais bien représentative de l'amour courtois, dont voici le texte:

L'amour de moi s'y est enclose
Dedans un joli jardinet
Où croît la rose et le muguet
Et aussi fait la passerose.

Ce jardin est bel et plaisant,
Il est garni de toute flour.
On y prend son ébattement
Autant la nuit comme le jour.

Hélas il n'est si douce chose
Que de ce doux rossignolet
Qui chante au soir, au matinet;
Quand il est las, il se repose.

Je la vis l'autre jour cueillir
La violette en un vert pré
La plus belle qu'oncques je vis
Et la plus plaisante à mon gré.

Je la regardai une pause:
Elle était blanche comme lait,
Et douce comme un agnelet,
Vermeillette comme une rose.

Vous pouvez écouter ICI cette chanson du XVe siècle.

Dans Les Chimères de Gérard de Nerval, pleines tant de réminiscences historiques que de rêves, le sonnet Artémis comporte ce quatrain superbe et mystérieux, qui semble faire allusion à l'amour d'une mère:

Aimez qui vous aima du berceau dans la bière
Celle que j'aimai seul m'aime encor tendrement
C'est la Mort –ou la Morte... Ô délice! ô tourment!
La rose qu'elle tient c'est la rose trémière.

Les formes à la fois larges, foisonnantes et contournées de cette fleur ont beaucoup inspiré les artistes de l'Art Nouveau, dans les tableaux, l'art du verre, les affiches (Horta, Gallé, etc.).

Très décorative dans les jardins ou même dans les rues (comme sur mes photos), si elle accepte de pousser, elle fleurit abondamment et longtemps, de la fin du printemps au début de l'automne.



La malvarrosa esta compuesta de unas magnificas flores sobre muy altos tallos (a menudo más de 2m) con colores luminosos. Las malvarrosas simples son altas, y rosas o blancas: hay muchas en el Suroeste de Francia (en la isla de Ré, alrededor de casas bajas y blancas). Las dobles forman matas pyramidales con colores suntuosos, amarillo vivo, rojo purpúreo, etc.

La malvarrosa (alcea rosea) de la familia de las malváceas esta prima de la altea, un arbusto con flores rosas, blancas o violetas. Como el malvavisco, con cual se hacia un dulce, puede calmar las gargantas irritadas.

Se llama malvarrosa (malva que parece una rosa), pero también malvaloca (tan parece alta!). Sus nombres en francés evocan su origen oriental ("rose trémière", rosa del ultramar) o su belleza ("passerose", que sobrepasa la rosa).

Esta flor inspiró a los poetas.
Esta presente en una canción de amor medieval.
Puede escuchar AQUÍ en francés esta canción del XV° siglo (texto francés supra), que traduzco así:

El amor mio se he encerrado
En un bonito jardinito
Donde crece la rosa y el muguete
Como también la malvarrosa.

Este jardín es hermoso y agradable
Y lleno de todas las flores.
La gente se diverte aquí
Tanto en la noche como en el dia.

¡Oh! No hay cosa tan suave
Como este ruiseñorito suave
Que canta al atardecer, al amanecer;
Cuando esta cansado, descansa.

Otro día la vi coger
Violeta en un prado verde
La más hermosa que vi alguna vez
Y la más agradable para mi gusto.

La he mirado un momento:
Estaba blanca como leche,
Suave como corderito,
Bermejita como rosa.

En el siglo XIX, en Las Quimeras de Gérard de Nerval, el soneto Artemis dice misteriosamente (¿alusión al amor de y por una madre?):

Quieran a quien les quiso de la cuna a la tumba.
Ella que yo quería sólo me quiere todavía cariñosamente.
Es la Muerte –o la Muerta! Oh delicia, oh tormento!
La rosa que tiene, es la malvarrosa.

Las formas retorcidas de la malvarrosa han inspirado a los artistas del Modernismo,  en cuadros, en el arte del vidrio, en los carteles (Horta, Gallé).

Muy decorativa en los jardines, y tambien en las calles (aquí en mis fotos), la malvarrosa, si quiere crecer, florece mucho y mucho tiempo, del fin de primavera al initio de otoño.

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