dimanche 5 juillet 2015

RONSARD...


Leyendo los bonitos poemas en prosa de Platero y yo de J. Ramón Jiménez (vean AQUÍ)  encontré ese texto (les doy la versión de la primera edición):

Ronsard

Libre ya Platero del cabestro, y paciendo entre les castas margaritas del pradecillo, me he echado yo bajo un pino, he sacado de la alforja moruna un breve libro y, abriéndolo por una señal, me he puesto a leer en alta voz:
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de...
Arriba, por las ramas últimas, salta y pía un leve pajarillo, que el sol hace, cual toda la verde cima suspirante, de oro. Entre vuelo y gorjeo, se oye el partirse de las semillas que el pájaro se está almorzando.
...jaloux de sa vive couleur...
Una cosa enorme y tibia avanza, de pronto, como una proa viva, sobre mi hombro... Es Platero, que, sugestionado, sin duda, por la lira de Orfeo, viene a leer conmigo. Leemos:
...vive couleur,
Quand l'aube de ses pleurs au point du jour l'a...
Pero el pajarillo, que debe digerir aprisa, tapa la palabra con una nota falsa.
Ronsard se debe haber reído en el infierno...

En lisant les jolis poèmes en prose de Platero et moi de J. Ramón Jiménez (voyez ICI), j'ai trouvé ce texte (en français d'après la traduction de Claude Couffon):

Ronsard

Platero, libéré de son licou, est allé paître parmi les chastes marguerites du petit pré. Étendu sous un pin, j'ai tiré de ma besace marocaine un petit livre et, l'ouvrant à un signet, je me suis mis à lire à haute voix:
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de...
Perché sur les plus hautes branches, un petit oiseau léger, que le soleil dore comme toute la verte cime soupirante, sautille et piaille. Entre vol et trille, on entend le bruit des graines brisées dont l'oiseau se régale.
... jaloux de sa vive couleur...
Une masse tiède s'avance, tout à coup, telle une proue vivante, sur mon épaule... C'est Platero qui, fasciné sans doute par la lyre d'Orphée, vient lire avec moi. Nous reprenons:
... vive couleur
Quand l'aube de ses pleurs au point du jour l'a...
Mais l'oiseau qui, à n'en pas douter, digère rapidement, d'une fausse note nous coupe la parole.
(...) Ronsard a dû bien rire en enfer...

Pero ¡hay dos poemas en el poema! Entonces aquí está el soneto correspondiente de Ronsard, sobre la muerte de una joven mujer, María. 

Mais il y donc deux poèmes en un! Donc voici le sonnet correspondant de Ronsard, le célèbre sonnet sur la mort de Marie:

Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l'aube de ses pleurs au point du jour l'arrose.
La grâce dans sa feuille et l'amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d'odeur.
Mais battue ou de pluie, ou d'excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t'a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Para mis amigos que no entienden el francés (y también por mi propio gusto), he traducido el poema de Ronsard al español en un soneto que sigue lo más posible el texto francés. Traté de respetar el ritmo y las rimas de un soneto, pero es mi primer esfuerzo en ese estilo en una lengua extranjera, entonces les pido su indulgencia...

Pour mes amis d'expression espagnole (et aussi pour mon propre plaisir), j'ai traduit le poème de Ronsard dans un sonnet en espagnol qui suit le plus possible le texte français. J'ai essayé de respecter le rythme et les rimes d'un sonnet (l'alexandrin espagnol comporte 14 syllabes), mais c'est mon premier essai de sonnet dans une langue étrangère, soyez indulgents...

Como ves en las ramas una rosa de mayo,
En su bella juventud, el inicio de su flor,
Hacer celoso el cielo con vivísimo color,
Cuando aparece el día, mojándola llorando.
La belleza y el amor duermen en su pétalo
Perfumando jardines y árboles con buen olor...
Golpeada por lluvias, por muchísimo calor,
Lánguida se marchita, muriendo poco a poco.
Así, en tu novedad y cuando eras tan joven
Que la tierra y los cielos tu belleza honraban,
Te mataron las Parcas y duermes en cenizas.
Como regalos tienes mis llantos y clamores,
Este vaso de leche, la cestilla de flores,
Para que estando muerto, tu cuerpo sea rosas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire