mercredi 26 août 2015

La Biblioteca de Babel / La Bibliothèque de Babel



Estoy fascinada por La Biblioteca de Babel de Jorge Luis Borges (1899-1986)... 
Je suis fascinée par La Bibliothèque de Babel de Jorge Luis Borges...

En mi clase de español estamos leyendo Ficciones. Con Las ruinas circulares que ya había leído cuando traducía La mujer sin cabeza, creo que es la historia que me gusta más en ese libro extraño.

À mon cours d'espagnol, nous sommes en train de lire Fictions. Avec Les Ruines circulaires, texte que j'avais lu quand je traduisais La Femme sans tête, je crois que c'est l'histoire qui me plaît le plus dans ce livre étrange.

En la Biblia, la Torre de Babel, que más que probablemente alude a la ziggurat de Babilonia, suscita una cacofonia de lenguas, contiene todas las lenguas del mundo sin posibilidad de entenderse entre si. Cual que fuera la intención original, ya es una visión del infinito, y del infierno que pueden crear los hombres en la vida.

Dans la Bible, la Tour de Babel, qui fait très probablement allusion à la ziggourat de Babylone, engendre une cacophonie de langues, elle contient toutes les langues du monde sans possibilité de se comprendre. Quelle qu'ait été l'intention originale, c'est déjà une vision de l'infini, et de l'enfer que peuvent créer les hommes dans la vie.

Quizá la más conocida, cierto la más expresiva representación de la Torre de Babel es la del pintor Pedro Bruegel el Viejo. Es un trunco de cono ancho,  y todas las pequeñas ventanas sugieren la multiplicidad de las lenguas. Estamos en el periodo del Renacimiento, y se ven en esa pintura al mismo tiempo el elogio del hombre humanista orgulloso de sus descubrimientos (hace pensar en la abadía de Thelema de Rabelais, que es hexagonal) y el peligro que arriesgan de traer a la humanidad ese orgullo y esos descubrimientos mismos. 

Peut-être la plus connue, en tout cas la plus expressive des représentations de la Tour de Babel est celle du peintre Pierre Bruegel l'Ancien. C'est un large tronc de cône, et toutes les petites fenêtres suggèrent la multiplicité des langues. Nous sommes à la période de la Renaissance, et on voit dans cette peinture en même temps l'éloge de l'homme humaniste fier de ses découvertes (on pense à l'abbaye de Thélème de Rabelais, qui est hexagonale), et le danger que peuvent faire courir à l'humanité cet orgueil et ces découvertes même.

Borges se inspira más, me parece, de las construcciones de Piranesi, ya que estamos viendo la Biblioteca de Babel del interior: es una visión del mundo. Para el escritor, el mundo - y el infierno - no está en los Otros, como en la obra de Sartre, sino en los libros...

Borges s'inspire davantage, me semble-t-il, des constructions de Piranèse, car nous voyons la Bibliothèque de Babel de l'intérieur: c'est une vision du monde. Pour l'écrivain, le monde - et l'enfer - ce n'est pas les Autres, comme dans la pièce de Sartre, ce sont les livres...

La Biblioteca de Babel es un mundo perfecto en su concepción geométrica. Se compone de galerias hexagonales, como una colmena de abejas; en esas, todos los anaqueles tienen las mismas dimensiones y el mismo número de libros; todos los libros tienen el mismo tamaño y el mismo número de señales: ¡un sueño para un bibliotecario! 

La Bibliothèque de Babel est un monde parfait dans sa conception géométrique. Elle se compose de galeries hexagonales, comme la ruche des abeilles; dans chacune d'elles, les étagères ont les mêmes dimensions et contiennent le même nombre de livres; tous les livres ont la même taille et le même nombre de signes: un rêve pour un bibliothécaire!

Sin embargo esos libros no tienen sentido. Son sólo letras repetidas de todas las maneras posibles, y si los lectores tratan de entenderlas, piensan en lenguas imaginarias ("un dialecto samoyedo-lituano de guarani") o en mensajes cifrados. La Biblioteca de Babel también es casi infinita, no hay dos libros idénticos, registra todas las combinaciones de los 25 símbolos usados. En la era de la informática, han buscado cuantos libros tiene esa biblioteca imaginaria: es un número que se escribe con casi dos millones de cifras. Entonces hasta las computadoras no pueden crear realmente esa vertiginosa biblioteca; y más de un libro de Babel estaría necesario sólo para escribir ese número. Umberto Eco pensó en esa biblioteca cuando escribió El nombre de la rosa, donde hombres asesinan otros por un libro.

Cependant ces livres n'ont pas de sens. Ce sont seulement des lettres répétées de toutes les manières possibles, et si les lecteurs tentent de les comprendre, ils pensent à des langues imaginaires ("un dialecte samoyédo-lithuanien de guarani") ou à des messages chiffrés. La Bibliothèque de Babel est ainsi quasi infinie, il n'y a pas deux livres identiques, et elle enregistre toutes les combinaisons des 25 signes employés. À l'ère de l'informatique, on a cherché combien de livres comporte cette bibliothèque imaginaire: c'est un nombre qui s'écrit avec presque deux millions de chiffres. Aussi même les ordinateurs ne peuvent créer réellement une bibliothèque si vertigineuse; et plus d'un livre de Babel serait nécessaire rien que pour en écrire le nombre de volumes. Umberto Eco a pensé a cette bibliothèque quand il a écrit Le Nom de la rose, où des hommes en assassinent d'autres pour un livre.

Por suerte una verdadera biblioteca contiene libros de varios tamaños y de verdaderos contenidos (aunque Borges diga que la Biblioteca de Babel tiene todos los libros de todas las lenguas con sus innumerables comentarios, lo que es un poco contradictorio). Su alegoría presenta una construcción abstracta tan triste que se multiplican en ese mundo imaginario los suicidios de bibliotecarios: no tiene en cuenta, voluntariamente, la imaginación poética. A mi me parece (no es una filosofía construida, es sólo una convicción optimista profunda) que no todo es escrito en el mundo, y que la mente, como lo hace precisamente Borges, puede concebir ideas nuevas, asociaciones de ideas nuevas, sorpresas verdaderas, en fin, que existe una verdadera creación literaria que puede hacer el mundo más hermoso.

Heureusement, une vrai bibliothèque contient des livres de taille variable et de contenu réel (encore que Borges dise que la Bibliothèque de Babel contient tous les livres de toutes les langues avec leurs innombrables commentaires, ce qui est un peu contradictoire). Son allégorie présente une construction abstraite si triste que les suicides de bibliothécaires se multiplient dans ce monde imaginaire: il ne prend pas en compte, volontairement, l'imagination poétique. Il me semble, à moi (ce n'est pas une philosophie construite, c'est seulement une conviction optimiste profonde), que tout n'est pas écrit dans le monde, et que l'esprit, comme le fait justement Borges, peut concevoir des idées neuves, des associations d'idées nouvelles, de vraies surprises, enfin, qu'il existe une véritable création littéraire qui peut embellir le monde.

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