mercredi 10 février 2016

La Femme grenouille / La rana mujer / X-ko'olel muuch


Je vous avais déjà présenté le conte de X-Maria muuch, la jolie jeune fille métamorphosée en grenouille, de Domingo Dzul PootMoson Paal de J. Echeverría Lope en offre une version brève et simple, mais  fort expressive, X-ko'olel muuch, La Femme grenouille. La voici en résumé.

Ya les había narrado el cuento de X-Maria muuch, la bonita muchacha cambiada en una sapita, de Domingo Dzul Poot. Moson Paal de J. Echeverría Lope presenta una version breve y sencilla de ese cuento, pero muy expresiva. Se llama X-ko'olel muuch, La rana mujer, y aquí está en resumen.

Trois jeunes gens, au retour  de leur travail, entendent un beau chant qui sort d'un cenote, mais ils ne voient qu'une grenouille. Tous les jours l'histoire se répète, et les garçons ont beau se cacher pour épier l'embouchure du cenote, c'est bien une grenouille qui chante. L'un d'eux se moque, l'autre veut écraser l'animal, le troisième prend sa défense. Le lendemain, les deux premiers tombent malades, et ils meurent peu après.
Tres jóvenes, volviendo de su trabajo, escuchan un bello canto que sale de un cenote, pero sólo ven una rana. Todos los días es el mismo, y al fin los muchachos se esconden para espiar la orilla del cenote, pero está la ranita que canta. Uno se burla de ella, otro quiere estrellar el animalito, el tercero lo defiende. Al otro día, los dos primeros jóvenes se enfermaron y poco después murieron.

Au bout d'un certain temps, le jeune homme survivant emporte la grenouille chez lui, dans le creux naturel d'une pierre, rempli d'eau (sarteneja, jaltúun en maya), ce qui lui permet de l'entendre toujours chanter.
Después de algún tiempo, el tercero muchacho lleva la ranita a su casa, para ponerla en una sarteneja (jaltúun en maya), lo que le permite escucharla cantar siempre.

Un jour, en rentrant chez lui, il trouve une belle jeune fille en train de balayer la cuisine: la grenouille est entrée dans la maison, a eu envie de saisir le balai, et cela a rompu provisoirement l'enchantement. Le jeune homme lui demande sa main, elle accepte, et l'envoie d'abord chercher le remède qui doit la guérir définitivement.
Un día, regresando a su casa, encuentra ahí a una hermosa mujer barriendo la cocina: la rana tuvo ganas de entrar dentro de la casa y de agarrar la escoba, lo que rompió para un momento el encanto. El muchacho la pide que se case con él. Ella acepta, pero primero lo envia a buscar la medicina que debe curarla definitivamente.

À son retour, il la retrouve grenouille: "Il se réjouit de voir entrer en sautant la grenouille. Il la souleva et lui fit boire le remède, et quand elle se transforma en la femme qu'il avait vue, ils se marièrent. Maintenant, tous les jours au réveil, on l'accueille dans la cuisine avec de beaux chants, et de même quand il revient du travail."
Cuando regresa, la encuentra de nuevo ranita: "Se alegró al ver entrar brincando a la ranita. La levantó y le dio de beber la medicina, y cuando se convirtió en la mujer que conoció, después se casaron. Ahora, todos los días al despertar, la reciben en la cocina con bonitos cantos y, también, cuando regresa del trabajo."
"ki'imakchaj yóol yilik u yokoj sit'k'alankij chan muuch ka' dzíit k'ab tu li'isij tu dzaj dzaak yuk'ej ka' tu sutk'esubaj le ki'ich pan ko'olej tu ka'jóoltaj ka' dzo'ok u beelo'ob bejlae' sáansamal ken ajke' táan u pa'atal k'ooben yéetel jadzutz k'ay bey p'áatik tak yalbaj u kuxtaj ken suunat tu meyaje' jadzutz k'ay ku yu'ubik xan."

Même si, comme dans le conte européen, on retrouve le groupe de trois jeunes gens, les personnages sont à peine esquissés et leur nombre est réduit à quatre (il y a en outre deux soeurs du jeune homme  évoquées très fugitivement). Leurs caractères sont bien typés; les situations sociales ne sont pas nettement marquées: on sait seulement que le jeune homme travaille (à la milpa sans doute, il n'a pas l'air d'un prince), mais il se distingue par sa bonté.
Como en el cuento europeo, encontramos aquí el grupo de tres jóvenes. Sin embargo los personajes están apenas esbozados, y son sólo cuatro (hay también dos hermanas del héroe que están evocadas muy rapidamente). Los caracteres son precisos, pero no tan precisas las situaciones sociales: se sabe sólo que el joven trabaja (en la milpa probablemente? No se parece a un principe), pero se distingue por su bondad.

Ce qui est caractéristique, c'est le cadre maya: nous voyons le cenote, qui porte un nom précis, le cenote Chaltun Waay, ce qui donne réalité à l'histoire, nous voyons la maison maya, qui réunit plusieurs corps de bâtiments et plusieurs membres de la famille, avec la sarteneja, qu'on peut trouver en forêt (dans le conte de Dzul Poot) comme dans la cour (ici), et qui sert de mare ou d'abreuvoir, avec le balai, meuble essentiel, si utile et si typique, attribut du bien-être domestique et non pas de la sorcellerie...
Lo que es tipico, es el ambiante maya. Vemos el cenote, que tiene un nombre, el cenote Chaltun Waay, lo que da realidad a la historia. Vemos la casa maya, que une varios edificios, y varios miembros de la familia, con la sarteneja, que se puede ver en la selva (en el cuento de Dzul Poot) o en el patio (aquí), y que sirve de charco o de bebedero, y con la escoba, utensilio esencial, tan util y tipico, atributo del bienestar domestico y no de la brujería...

C'est un conte magique, où, comme dans le conte européen, la métamorphose est centrale. La jeune fille est ainsi punie pour n'avoir pas voulu épouser un génie du froid, ce qui fait plutôt penser aux exemples russes de l'histoire. La tendresse rompt le charme, ce qui est une magie universelle. Enfin, un philtre sert d'antidote au sort néfaste, et ceci, par quoi s'achève le conte, est bien différent du dénouement habituel de l'histoire où la peau d'animal est déchirée pour rompre le charme, et plus spécifique au monde maya où les médecins traditionnels et les jmeen soignent grâce à leur connaissance des herbes.
Es un cuento magico, donde, como en la historia europea, la metamorfosis es central. La muchacha está castigada porque no quiso casarse con un genio del frío, lo que hace pensar en los ejemplos rusos del cuento. El cariño triunfa del encanto, lo que es una magia universal. En fin un filtro es el antídoto a la mala suerte y eso, por lo cual se termina el cuento, es muy diferente del desenlace habitual de la historia, donde la piel del animal se rompe, y así rompe también el encanto. Ese desenlace del cuento de J. Echeverría Lope es mucho más especifico del mundo maya, donde los médicos tradicionales y los jmenes curan gracias a su conocimiento de las yerbas.

Il est ainsi très intéressant de voir comment deux traditions du Yucatán ont utilisé de manière très différente les thèmes de l'histoire de la jeune fille métamorphosée en grenouille, et aussi comme les deux conteurs qui nous offrent leurs versions en font des oeuvres originales à part entière, chacune avec un style bien spécifique, faconde pleine de verve pour l'un, sobriété sensible pour l'autre.
Está entonces muy interesante ver como dos tradiciones de Yucatán usaron de manera muy diferente los temas de la historia de la muchacha cambiada a una rana, y también como los dos narradores que nos dan sus versiones hacen de ellas dos obras originales, cada una con su estilo especifico, facundia inspirada para una, sobriedad sensitiva para la otra.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire